Si ça fait quelque temps déjà que vous vous initiez à l’alimentation intuitive ou en pleine conscience, vous trouvez peut-être que la routine familiale ou même que votre horaire de travail rendent parfois compliqué l’écoute des signaux de faim et de rassasiement. Vous mangez parce que c’est l’heure de manger. Que ce soit parce que vos heures de repas sont prévues à votre horaire ou pour manger en famille. Je comprends que pour plusieurs, ça peut être un casse-tête.
Dans cet article, je vous partage quelques stratégies pour permettre à votre intuition de suivre votre routine. Parce que oui, il est possible de manger en fonction de ce dont votre corps a besoin tout en respectant des heures préétablies pour certains repas. Cela demande un peu d’ajustement et d’observation sur la manière dont votre corps utilise l’énergie de certains aliments, mais avec un peu de pratique, ça devient plus facile de trouver votre équilibre.
Prévoir en fonction de votre horaire
Le premier truc que je vous propose est celui qui vous demandera le plus d’observation et d’ajustement, mais qui vous permettra d’arriver au repas avec un sentiment de faim (C’est positif ça!). L’idée est d’adapter le choix et la portion du repas et/ou de la collation précédente en fonction de l’heure prévue pour le repas. Par exemple, avec mes enfants, on soupe toujours entre 17h et 17h30, car ensuite, c’est la routine bain, jeux et dodo. Si je commence à avoir faim vers 16h00, je vais tenter de choisir une collation qui me permettra d’avoir faim à nouveau à l’heure du souper. Ça demande d’être attentif à son corps. Pour préciser mon exemple, si je mange mon habituel bol de yogourt avec mon granola aux noix, je n’aurai peut-être pas faim à 17h. Je pourrais simplement réduire ma portion de yogourt par rapport à ce que je prends d’habitude, ou encore opter pour une collation un peu moins rassasiante comme une compote de pomme. Évidemment, c’est un apprentissage et on ne vise pas la perfection.
Adapter le repas suivant, tout simplement
S’il vous arrive d’arriver au moment où c’est l’heure de manger et que la faim n’est pas au rendez-vous, vous pourriez adapter la portion de votre assiette à votre niveau de faim actuel. Petite faim, petite assiette. C’est la même chose lorsqu’on doit manger en l’absence de faim par soucis d’horaire. Et si vous avez l’impression que de se servir une petite assiette amènerait un sentiment de privation, c’est aussi possible d’en laisser dans l’assiette (je sais, c’est aussi un gros défi pour certains) lorsqu’on sent qu’on approche d’une sensation de plénitude.
Pour plusieurs, une plus petite portion signifie restriction. Vous pourriez peut-être ne pas être satisfait de votre repas ou avoir peur d’en manquer, mais c’est faux. Ce sont les régimes qui nous ont amenés à penser ainsi. On a l’impression qu’il FAUT manger de plus petites portions pour gérer son poids, mais ce n’est vraiment pas ça l’intention. L’idée est de se reconnecter au moment présent et à ce dont votre corps a besoin ici et maintenant. Votre portion peut varier en fonction de l’intensité de la faim, tout le temps. Parfois, vous mangerez plus, d’autres fois moins. Pas pour gérer votre poids, mais pour vous sentir bien. Et si le besoin de manger se fait ressentir plus vite que prévu, sachez que vous avez le droit de manger à nouveau quand la faim reviendra.
Est-ce que c’est mal de manger en l’absence de faim?
Nous demeurons parfois avec la crainte que manger en l’absence de faim est mal. Nous avons parfois peur de prendre du poids ou de ne pas manger parfaitement intuitivement. Je rappelle que vos signaux de faim et de rassasiement sont des repères. Il est impossible de manger en fonction de ceux-ci 100% du temps. Cela ne serait pas sain d’en faire de nouvelles règles alimentaires.
Votre corps sait qu’il a reçu de l’énergie, même s’il ne vous a rien demandé. Il est intelligent quand même ! Votre corps est aussi en mesure d’utiliser cette énergie. Il finira bien par en avoir besoin tôt ou tard. C’est faux de croire que le surplus d’énergie serait automatiquement mis en réserve sous forme de gras. Cela ne serait pas très efficace comme processus. Cette énergie est plutôt placée dans une réserve temporaire de votre foie et de vos muscles jusqu’à ce qu’elle soit utilisée. Vous pouvez même porter attention à votre faim, qui finira par revenir. C’est le signe que vous avez besoin de faire le plein d’énergie à nouveau. Lorsqu’on mange occasionnellement en l’absence de faim, mais qu’on mange en présence de faim à d’autres moments dans la journée, le corps arrive à garder l’équilibre en ajustant le moment où la faim se fera ressentir et l’intensité de celle-ci.
Attention !
Cet article s’adresse à ceux et celles qui ressentent régulièrement la faim avant de manger et qui ont besoin de trucs pour s’ajuster à la routine. Il existe des situations où les signaux de faim ne sont pas au rendez-vous et ce n’est pas parce que votre corps n’a pas besoin d’énergie. Lorsqu’on est très concentré sur une tâche, il se peut qu’on passe à côté du signal. Celui-ci finit souvent par disparaître lorsqu’il n’est pas entendu. D’autres ne ressentent tout simplement pas la faim, soit parce que la fréquence à laquelle on mange est irrégulière, ou encore parce que trop longtemps, on a choisi de contrôler son alimentation plutôt que d’écouter son corps.
Dans tous les cas, si vous avez des doutes quant à la fiabilité de votre faim, je vous recommande de consulter une nutritionniste qui pourra vous aider à mieux comprendre vos signaux. Ces informations ne remplacent en aucun cas une consultation avec un professionnel de la santé. Pour des recommandations nutritionnelles en lien avec une condition particulière, vous pouvez utiliser mes services de consultation en nutrition ou trouver une nutritionniste près de chez vous sur le site de L’Ordre professionnel des diététistes du Québec.